13 février 2006
Le CEA s’associe à l’effort international sur le collisionneur Clic

Les accélérateurs qui succéderont au LHC au Cern ont besoin dès maintenant d’un effort important de recherche et de développement. Cette phase se concrétise dès aujourd’hui sous la forme de collaborations internationales. Le CEA vient de s’associer à cet effort par la signature d’un accord portant sur la réalisation de CTF3, la plateforme d’essai de Clic, un des futurs collisionneurs linéaires en cours d’étude.

 

Les grands accélérateurs comme le LHC au Cern ont pour vocation de traquer les particules prédites par le modèle standard de la physique (comme le boson de Higgs) et d’en découvrir d’autres prévues dans certaines théories (comme les particules supersymétriques). Découvrir une particule n’est cependant pas suffisant, les physiciens ont besoin d’en connaître précisément les caractéristiques pour mieux décrire l’Univers. Pour cela il faudra utiliser un autre type de machine dont le but sera de produire massivement les particules découvertes au LHC.

Au lieu de faire entrer en collision des protons contre d’autres protons comme au LHC ce qui produit de nombreuses particules dont les énergies sont très différentes, ce nouveau type de machine provoque des collisions à  très grande énergie entre des électrons (e-) contre des antiélectrons(e+).

Pour propulser les particules à ces énergies, on utilise habituellement des accélérateurs circulaires qui les font passer un très grand nombre de fois dans les mêmes dispositifs d’accélération, comme c’est le cas pour le LHC. Cependant, il n’est pas envisageable de courber la trajectoire des électrons à très haute énergie car cela occasionnerait trop de pertes par rayonnement, c’est pourquoi on utilise des accélérateurs linéaires.

 

 

 

Le temps de vie des grandes expériences de physique se situe entre dix et quinze ans, et il en faut autant pour les concevoir et les construire. C’est pourquoi on commence à étudier les machines de génération suivante avant même que celles de la génération en cours démarrent.

Durant les phases de conception, plusieurs solutions sont proposées et étudiées. L’une de ces solutions, en ce qui concerne l’accélérateur linéaire qui succédera au LHC, est le compact linear collider ( Clic ) au Cern qui utiliserait des cavités accélératrices en cuivre. L’autre solution, ILC, utiliserait des cavités accélératrices en matériaux supraconducteur.

Le projet Clic vise une énergie de 3 à 5 TeV. Ses cavités en cuivre permettent d’obtenir de très grandes accélérations des particules, ce qui réduit la taille de l’accélérateur. Il adopte un concept appelé « accélération à deux faisceaux », qui consiste à utiliser un faisceau de faible énergie et de haute intensité (faisceau pilote) pour créer un faisceau à haute énergie et de faible intensité (faisceau principal), en quelque sorte l’équivalent d’un transformateur électrique.

Ce concept novateur reste toutefois à valider technologiquement. Ce sera l’objectif de la plate-forme 3rd generation CLIC Test Facility ( CTF3 ) qui devra donner ses résultats avant 2010

 

 

Le programme de recherche du Clic vient justement de franchir une nouvelle étape avec la signature de son memorandum of understanding  ( Mou ) qui définit les contours de la collaboration autour de sa plateforme d’essai.

Les neuf membres de la collaboration internationale ont aussi signé les documents annexes qui définissent la responsabilité de chacun des partenaires. Quatre membres supplémentaires devraient signer prochainement.

L’organisation de la collaboration CTF3 est très similaire aux collaborations existantes sur les grands détecteurs de physique : Les laboratoires et instituts se partagent la responsabilité du projet en prenant en charge des lots de travaux bien identifiés. C’est ainsi que le Dapnia a pris la responsabilité de l’étude et de la réalisation de l’accélérateur linéaire produisant le faisceau « sonde » simulant le faisceau principal du Clic. Cette réalisation est menée en collaboration avec l’IN2P3 qui fournit le canon à électrons déclenché par laser.

 

Les principaux laboratoires de la collaboration CTF3 : INFN-Frascati (Italie), RAL (Royaume-Uni), CEA/DSM/Dapnia(France), Cern, IN2P3/LAL&LAPP(France), BINP (Russie), Ciemat (Espagne), Slac (Etats-Unis), université d’Uppsala (Suède), ...

 

contact : Alban Mosnier 

 
#902 - Màj : 16/03/2010

 

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