Aimant d'Iseult: carnet de route!!!  
Suivez le trajet de l'aimant d'Iseult, de Belfort à Saclay grâce à ce carnet de route, réalisé par l'unité de communication de la DRF

 

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© Lionel Quettier, CEA

 

Mardi 2 mai: le communiqué de presse du CEA

Jeudi 4 mai, point d'orgue après six années d'efforts : l'aimant géant du projet Iseult, destiné à fabriquer l'IRM le plus puissant au monde, quitte Belfort. Le chef de projet du CEA-Irfu Lionel Quettier nous raconte:

 

« C’est un grand moment dans ma carrière et cela marque la fin d’une collaboration exceptionnelle entre le site de fabrication à Belfort et le CEA-Irfu. Pendant six années, chaque semaine, un ingénieur du CEA est allé sur place pour suivre la fabrication, avec à chaque fois un nouveau problème à résoudre. Des liens forts se sont tissés.

Nous sommes aujourd'hui sous la pluie pour vérifier que la mise en place et l'arrimage de l’aimant sur le camion se passe sans accroc. L’aimant de 135 tonnes, 6 m de long, 6 m de haut et 5 m de large traverse d’abord toute l’usine pour rejoindre le site de chargement. Il est ensuite installé sur la remorque et je vérifie que l’aimant n’a pas été endommagé via l'analyse des mesures réalisées pendant la manutention. Rien n’a bougé, je suis rassuré.

 

C’est avec un camion pousseur à l’arrière et un camion tracteur à l’avant que le convoi de 46 m s’ébranle. Une escorte de la gendarmerie l’accompagne pour traverser la zone urbaine de Belfort. Ensuite, c’est un convoi exceptionnel encadré de deux motards et de voitures suiveuses qui parcourt la route nationale menant au pont d’Aspach. Les virages et les villages sont autant de zones délicates où les voitures sont invitées à se ranger sur le bord de la route pour laisser passer l’immense cylindre. A 16h, nous arrivons à notre point de stationnement pour la nuit. Demain, le convoi repartira jusqu’à Strasbourg. De là, l’aimant naviguera sur le Rhin avant de s’embarquer en mer. Les vibrations seront moindres sur les eaux que sur la route pour cette œuvre, immense, mais fragile. » 

 

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Convoi exceptionnel entre Belfort et Strasbourg © Patrick Dumas
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© Patrick Dumas

 

 

Port autonome de Strasbourg, le 5 mai : Vadim Stepanov, ingénieur au CEA-Irfu, a participé aux opérations de transfert de l'aimant du camion à une barge qui naviguera sur le Rhin vers Rotterdam.

 

« Nous sommes arrivés à 16h dans cet immense port de fret, parsemés de murs entiers de containers. Aujourd'hui, c'est un objet inhabituel, insolite, que les équipes en charge des portiques de manutention accueillent. Une vingtaine de personnes, y compris le capitaine de la barge, les transporteurs routiers et moi-même, discutent pour mettre à exécution le programme de levage et vérifier que l'aimant n'est pas abîmé.

C'est avec beaucoup de calme et de professionnalisme que tout le monde s'active pour régler les petits imprévus, avec une bonne coordination. Après le levage, le positionnement de l'aimant sur la barge est délicat. Le batelier dirige les opérations pour corriger l'équilibrage, par rapport à la ligne de flottaison. C'est à 21h30, au soleil couchant, que l'aimant est enfin bien calé. Tout s'est bien passé. Les équipes peuvent souffler, hormis le capitaine qui largue les amarres. Je regarde le bateau s'éloigner, une nouvelle étape est franchie.

Pas moins de 737 km sont à parcourir pour parvenir à Rotterdam, la prochaine escale. »

 

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Levage de l'aimant pour le transporter du camion vers la barge. © Patrick Dumas

Revivez les meilleurs moments dans cette vidéo réalisée par Francis Rhodes:préparation, emballage, chargement sur le camion, transport routier, chargement sur la barge:

 

 

 

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L'aimant attend sur le quai l'accostage
du bateau Amanda. © Patrick Dumas

 

La barge Leuuw, qui a remonté le Rhin avec à son bord l'aimant du projet Iseult, arrive au port de Rotterdam le 12 mai. Lionel Quettier, chef de projet au CEA-Irfu, est sur le pont.

 

« Ici, tout est hors norme… la barge contenant notre précieux aimant arrive dans le plus grand port d'Europe (124 km2) avec la plus grande grue mobile au monde. Nul besoin d'un tel gigantisme pour manipuler l'aimant. En revanche, l'expertise des équipes portuaires est de rigueur pour le manœuvrer, « avec des pincettes ».

Les équipes sont d'une efficacité remarquable. Un ballet parfaitement orchestré démarre, il durera 1h30. La barge se positionne à l'endroit désigné. La grue soulève les 140 tonnes de haute technologie. La barge repart et laisse place au bateau Amanda, un navire de 80 mètres de long qui accoste le long du quai. Le transbordement dans la cale est effectué en quelques minutes.

A 18h30, il ne reste que les derniers détails administratifs à régler avec la capitainerie qui régule le trafic maritime. La pluie s'invite, s'intensifie et l'orage gronde au loin. Changement de programme ? Le capitaine revient vers 19h et annonce une météo et des courants de plus en plus défavorables dans les prochaines heures. Aucun répit n'est attendu ce week-end. Tout le monde est d'accord, il ne faut prendre aucun risque : l'arrimage des pieds de l'aimant au bateau sera renforcé. Il faut donc laisser place aux soudeurs. 23h45, tout est en prêt, deux soudeurs ont travaillés presque 3h dans la cale immense, où l'aimant paraît bien seul. Le capitaine dort car le départ est à prévu 4h, avec des conditions de marées et de courants plus clémentes. » 

 

 

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Chargement de l'aimant sur le bateau. © Patrick Dumas
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L'aimant, seul à fond de cale. © Patrick Dumas
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Les soudeurs s'affairent pour arrimer l'aimant à la cale. © Patrick Dumas
P. Briet, dépêche du 10/05/2017

 

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