L'accrétion de Bondi-Hoyle-Lyttleton désigne la chute de gaz sur un objet compact en mouvement supersonique, un mécanisme qui concerne en particulier les binaires X de grande masse, où un objet compact est en orbite autour d'une étoile géante apte à générer un vent stellaire dense. Pour expliquer ce type d'accrétion, Thierry Foglizzo a suivi une première direction de recherche qui consiste à évaluer l'efficacité des instabilités de Kelvin-Helmholtz et de Rayleigh-Taylor entre le choc et l'astre accrétant (Foglizzo & Ruffert 1999). Il existe effectivement le long du choc une région où la vorticité produite par le choc est maximale, et où les gradients d'entropie sont les plus forts. Mais ces mécanismes ne suffisent pas à eux seuls à expliquer l'instabilité observée, car leur temps de croissance est comparable au temps de chute depuis le choc jusqu'à l'astre accrétant. Un pas décisif vers la compréhension de l'instabilité de l'accrétion de Bondi-Hoyle-Lyttleton a consisté à comprendre le rôle du cycle entropique-acoustique (Foglizzo & Tagger 2000) dans la portion subsonique du flot, entre le choc et l'astre accrétant.