Il semble très dangereux d'utiliser un réacteur nucléaire conventionnel pour brûler les actinides mineurs accumulés pendant les quarante ans de fonctionnement de l'industrie nucléaire. En principe chaque fission produit de l'ordre de 2 à 3 neutrons prompts et de l'ordre de 0.015 neutrons retardés. Si le combustible comporte une trop grande quantité d'actinides mineurs, il y a quasi-absence de neutrons retardés ce qui fait que la conduite du réacteur devient très incertaine. Cette observation a conduit à imaginer l'utilisation d'une source de neutrons externe (ADS) permettant un fonctionnement en régime sous-critique k<1. Cette solution utilisant un accélérateur de protons de haute énergie semble coûteuse et difficile à mettre en oeuvre. Pour palier à ce problème, M. Henri Safa et M. Danas Ridikas, avec le concours de M. Bruno Bernardin de Cadarache, ont imaginé une solution innovante qui consiste à utiliser un accélérateur d'électrons. Ils produisent les neutrons manquants par réactions photonucléaires assurant un pilotage plus sûr du réacteur. Cette solution a provoqué un intérêt international et plusieurs contacts sont en cours entre les deux physiciens du SPhN et les laboratoires de Los Alamos, Cadarache CEA ainsi qu'une entreprise privée américaine (Nuclear Solutions).