Au CERN, CMS a testé le basculement de son solénoïde et son insertion dans l'enceinte à vide. Une opération extrêmement délicate au regard du poids, de la taille et du coût de la bobine supraconductrice.

Il y a deux semaines, les équipes du CERN et du CEA Saclay ont simulé en grandeur nature le basculement du solénoïde et son insertion dans l'enceinte à vide. C'est l'enceinte à vide interne qui a joué le rôle du solénoïde.

La bobine supraconductrice de CMS se divise en cinq modules qui sont en cours de production chez le fabricant italien ANSALDO. Une fois arrivés au CERN, ces cinq cylindres seront assemblés verticalement, pour constituer la masse froide finale. Une grande plate-forme construite en Corée du Sud par le fabricant Doosan Heavy Industry leur servira de support.

C'est ensuite qu'interviendra l'opération la plus délicate. La plate-forme pivotera pour faire basculer la bobine à l'horizontale. Défiant la pesanteur, elle ne tiendra plus que par l'une de ses extrémités. Une prouesse lorsque l'on songe qu'elle mesure 12,5 mètres de longueur, pour 6 mètres de diamètre et pèse 250 tonnes ! Enfin, la bobine sera insérée dans l'enceinte à vide externe, déjà fixée sur la culasse. Cette manoeuvre est loin d'être évidente car le jeu restant pour faire passer le solénoïde n'est que de 5 centimètres. Le centrage de la bobine par rapport à l'enceinte doit donc être très précis, et la synchronisation des opérations, y compris le cintrage des sorties du conducteur, doit être minutieusement prévue. Et bien entendu, il n'est pas question d'érafler la bobine supraconductrice qui coûte environ 70 millions de Francs suisses.

Plusieurs instituts sont impliqués dans cet important projet, notamment le DAPNIA au CEA/Saclay qui a en charge la conception de la bobine et de son montage et le suivi des opérations de construction, et le CERN qui doit coordonner et mettre en oeuvre toutes les séquences de montage et de test. Quant à la véritable opération, elle aura lieu en 2004.