Vol réussi pour l'expérience Archeops.
 
  14 février 2002
 

Contact DAPNIA :
Dominique Yvon
Tél : 01 69 08 36 25
Archeops

L'expérience Archeops, emportée par un ballon stratosphérique, a pour but d'établir une carte des anisotropies du rayonnement fossile émis environ 300 000 ans après le Big-Bang, et remplissant l'Univers. Cette étude est essentielle pour mieux comprendre les modèles cosmologiques et la formation des structures de l'Univers.
Le détecteur embarqué est un télescope à micro-ondes de 1,5 m de diamètre, au foyer duquel est placée une caméra composée de 22 bolomètres (détecteurs de rayonnement infrarouge refroidis à 100 milli-Kelvins.) L'équipe du Dapnia/SPP de Saclay participe au pointage de l'appareil, à l'optimisation des cartes du ciel, au traitement des données et à l'analyse des résultats.
Après un premier vol scientifique dans des conditions moyennes en janvier 2001, un vol complémentaire a été décidé et approuvé par la division ballon du CNES pour l'hiver 2001/2002.
Les mauvaises directions des vents stratosphériques en décembre 2001 puis le lancement avorté du 17 janvier 2002 ont amené le CNES à prolonger la campagne de lancement jusque vers la mi-février.

  • Le jeudi 7 février 2002 à 13h40, heure locale, l'expérience Archeops a décollé de la base suédoise d'Esrange au nord du cercle polaire (21,08 degrés de longitude est et 67,89 degrés de latitude nord) soulevée par un ballon de 400 000 m3.
  • Le lancement a été un succès et l'expérience a atteint son altitude nominale de 34 km après 2h30 de montée.
  • Le vol a duré 12h30 pendant la nuit polaire et 6h30 de données supplémentaires ont été collectées après le lever du soleil.
  • Après avoir franchi l'Oural, Archeops a atterri à 11h15 le vendredi 8 février près de Noril'sk (Sibérie, par 87,27 degrés de longitude est et 68,67 degrés de latitude nord, près de l'océan Arctique).
  • La localisation de la nacelle après son atterrissage a été rendue particulièrement difficile à cause des mauvaises conditions météorologiques et des très basses températures (-46 degrés Celsius) au nord de la Sibérie. Le 12 février, les équipes de récupération russes l'ont enfin repérée dans une région difficile d'accès. Lors de l'atterrissage, la nacelle a été traînée sur plus d'un kilomètre et semble avoir beaucoup souffert. Fort heureusement les deux miroirs et le photomètre sont intacts.
  • L'expérience Archeops sera de retour à la base suédoise d'Esrange vers le 24 février.
Pendant la plus grande partie du vol la température dans le cryostat est restée en dessous de 90 mK. Les caractéristiques du bruit et la sensibilité des détecteurs ont été améliorées par rapport au vol de l'année précédente. Une analyse préliminaire des signaux montre une bonne sensibilité pour la mesure des anisotropies du rayonnement cosmologique fossile à 3 K. Le premier vol avait permis de couvrir 15% du ciel avec une sensibilité anticipée compétitive avec les autres expériences publiées, allant des grandes échelles jusqu'à 0,5 degrés. Ce vol a couvert 20% du ciel et doit permettre d'obtenir des mesures allant jusqu'à 10 minutes d'arc environ.

  La nacelle d'instrumentation
  Décollage du ballon