Cinquante ans après le premier pas de l’humanité sur la Lune, un projet dont le CEA est partenaire décollera en 2019 pour marcher dans les pas du programme Apollo. Cette mission, la première exploration spatiale financée par des entreprises privées, emportera 17 disques de saphir portant témoignage de notre époque. Ce projet nommé Sanctuary est porté par 8 membres dont deux chercheurs du CEA/Irfu.
Le 20 juillet 2019, le monde entier célèbrera le 50e anniversaire du premier pas de l’humanité sur la Lune. Pour marquer cet évènement, une mission d’exploration spatiale privée – une première – sera lancée depuis Cap Canaveral d’où les astronautes d’Apollo 11 s’envolèrent pour la Mer de la Tranquillité.
Cette mission, essentiellement financée par Audi et Vodafone a été réalisée par une équipe d’ingénieurs allemands, les PTScientists. Ils ont conçu une sonde (ALINA) qui alunira dans la région de Taurus Littrow, non loin du site d’Apollo 17, ultime mission du programme lunaire américain. Ce sera aussi la première mission spatiale dédiée à l’archéologie. Pendant 12 jours – presque un jour lunaire – deux robots exploreront les vestiges laissés par les astronautes américains 47 ans auparavant.
Sur les flancs de la sonde sera fixé un cube d’une dizaine de centimètres d’arête contenant 17 disques de saphir pesant 700 grammes. Gravés à leur surface des pixels noirs et blancs 50 fois plus fins qu’un cheveu représentent sous forme de textes, d’images, de diagrammes ou de données codées l’intégralité de deux génomes humains (un homme, une femme), une sélection d’informations scientifiques, d’œuvres artistiques et de travaux collaboratifs : le projet Sanctuary.
Pour concevoir les contenus de ces disques, un groupe de scientifiques, d’ingénieurs et de graphistes français, canadiens et allemands s’est constitué en janvier 2017. Enthousiastes de l’exploration spatiale, ils avaient tous en tête les messages apposés sur les sondes Pioneer et Voyager, lancées dans les années 70 vers les confins du système solaire. À leur bord, une plaque d’aluminium doré ou un vidéodisque portaient des informations sur l’humanité et notre planète. Des artefacts supposés intelligibles par une hypothétique intelligence extra- terrestre. Le but de Sanctuary est tout autre. Posé sur la Lune, en périphérie de la Terre, ses éventuels découvreurs seront vraisemblablement nos descendants, dans un lointain futur. Il s’agit de leur parler de nous, d’ici et de maintenant.
Une fois la mission d’exploration achevée, Sanctuary fera partie des vestiges inertes laissés sur la Lune par les missions passées, américaines, soviétiques et chinoises. Au même titre qu’eux, Sanctuary portera la mémoire – forcément imparfaite – d’une époque, d’un monde. Pour des millions d’années.
En savoir plus: sanctuaryproject.eu
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