La mise en exploitation de l’IRM 11,7 T Iseult en 2021 a couronné près de 20 ans de recherche et développement du CEA. Dans un article publié dans le journal Magnetic Resonance Materials in Physics, Biology and Medecine, Nicolas Boulant et Lionel Quettier, chefs du projet Iseult pour les instituts Joliot et Irfu du CEA, passent en revue les détails de cette mise en service.
Du projet de construction d’un centre de recherche entièrement dédié à l’imagerie du cerveau (Neurospin) qui hébergerait un scanner IRM unique au monde avec un champ magnétique de 11,7 T, aux premières images obtenues avec cet IRM en 2021, le feuilleton « Iseult » a tenu en haleine la communauté des spécialistes de l’imagerie par résonance magnétique depuis plus de 20 ans… et l’aventure n’est pas finie.
Dans leur article, Nicolas Boulant et Lionel Quettier reviennent sur les dernières étapes de tests et de validations qui ont été nécessaires avant l’exploitation de ce scanner IRM exceptionnel.
Les interactions entre les différents composants de l’IRM à 11,7 T étaient un territoire inexploré et ont été progressivement étudiées. Avec le souci constant de minimiser les risques concernant l’aimant lui-même, ces dernières étapes ont été également l’occasion d’accumuler un maximum d’informations sur le comportement global du système qui pourrait affecter la qualité des images.
Mesures acoustiques, mesures de vibration, de dépôt de puissance dans le bain d’hélium, des tracés dynamiques du champ généré par les bobines de gradient, autant de paramètres qui ont été scrutés à la loupe pendant plusieurs mois. L’impact des équipements d’imagerie (bobine de gradient, antennes…) sur le système de sécurité de l'aimant principal a été testé et le système a été calibré pour définir le bon fonctionnement de la bobine de gradient. Les premières mesures utilisant la transmission parallèle ont également été effectuées sur cerveau ex-vivo pour pallier les effets d'inhomogénéité du champ radiofréquence.
Le scanner est désormais opérationnel. Une première campagne de collectes de données sur volontaires sains aura lieu cette année en vue d’évaluer les effets des champs magnétiques statiques et les bénéfices de l’IRM à très haut champ magnétique pour la recherche sur le cerveau et d’obtenir l’autorisation définitive de l’ANSM pour démarrer les études scientifiques.
Contacts : Lionel Quettier (Irfu), Nicolas Boulant (Joliot)
Référence : https://doi.org/10.1007/s10334-023-01063-5
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