Samedi 22 juin à 9h, la fusée chinoise Long Marche 2C a décollé depuis la base de lancement de Xichang, dans la province du Sichuan en Chine, avec à son bord le satellite Franco-Chinois Svom (Space Variable Object Monitor). Quelques minutes après, Svom s’est positionné en orbite basse à une altitude de 650 km. Il est maintenant paré pour débuter sa phase de démarrage qui va durer plusieurs mois afin de commencer l’exploitation scientifique dès le mois d’octobre.
communiqué de presse CEA/CNES/CNRS
Une mission pour explorer les phénomènes les plus violents de l’Univers
Les sursauts gamma, qui seront détectés par le satellite SVOM, sont de brusques et intenses bouffées de lumière X et gamma. Ils sont associés à la formation cataclysmique des trous noirs, soit par fusion de deux astres compacts (étoile à neutrons ou trou noir), soit par l'explosion soudaine d'une étoile massive, vingt à cent fois plus grosse que notre propre Soleil.
Les premières traces d'observation de ces phénomènes cataclysmiques sont anciennes et commencent en Chine, il y a plus d'un millénaire. Découvrez l’histoire de ces premières observations, une plongée passionnante vers les débuts de l’Univers.
Crédit CEA, auteur JM Bonnet-Bidaud, réalisation Frederic Durillon, Animéa Studio
L’implication de l’Irfu dans les deux instruments français
Le projet SVOM à l'Irfu a démarré en 2017. Sur 16 ans (2017-2023), le projet a mobilisé près de 300 hommes.an, chercheurs, ingénieurs et techniciens du Dap, DEDIP et DIS.
L’Irfu a participé à la fois à la conception des deux instruments français MXT et ECLAIRs, plus particulièrement aux études et au développement de la caméra X de l’instrument MXT (actualité 2021)et à la conception et au développement du logiciel de trigger à bord de l’instrument ECLAIRs (actualité 2023).
Le télescope innovant MXT utilisera pour la première fois dans l’espace une optique de type « Lobter Eye » basée sur l’assemblage de millions de micropores en verre plombé. En réponse à l’alerte transmise par ECLAIRs, MXT procédera à l’observation du sursaut gamma dans le domaine des rayons X mous.
La détection par le télescope ECLAIRs est le fruit de l’ordinateur embarqué muni de son logiciel, développé pendant 6 ans à l'Irfu. Il s’agit d’un des logiciels les plus complexes jamais embarqués sur un instrument spatial. En effet, en plus d’assurer la gestion de l’instrument (alimentation, régulation de température, réception et émission des commandes), il analyse en temps réel les signaux du ciel à la recherche des sursauts gamma et réoriente sans intervention humaine le satellite, une performance quasi-unique dans le monde spatial.
Les équipes sont aussi partie prenante des missions d’« Avocat Sursaut » en charge de surveiller les alertes envoyées par le satellite grâce notamment au centre de contrôle situé dans les locaux de l’institut au DAp.
Le CEA est le chef de file du consortium contribuant au segment sol scientifique : CEA/AIM, INSU (IAP, IRAP, LAM, Obs Paris, Obs Strasbourg), IN2P3 (APC, CPPM, LUPM, IJClab). Le CNES est également impliqué, principalement en fournissant un réseau VHF dédié à la réception des données d'alerte.
Le FSC (Centre scientifique français) hébergé au DAP est basé sur une architecture distribuée permettant d'analyser les données d'alerte en temps quasi réel et de diffuser à la communauté mondiale les informations nécessaires au suivi de la rémanence de l'éclat. Les données d'alerte sont également analysées par les "Burst Advocates", des scientifiques français et chinois en service 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, qui enrichiront le contenu des données scientifiques et optimiseront le suivi avec de grandes installations d'observation fonctionnant à toutes les longueurs d'onde. Le segment sol est également conçu pour réagir rapidement à des cibles d'opportunités de toutes sortes (multi-messagers, ciel transitoire).
Explications en images des instruments ECLAIRs et MXT
vidéo youtube CNES (Copyright : CNES - Mai 2024) réalisation Fab&Fab
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Emision twitch TV CNES SVOM : À l'affût des sursauts gamma
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