L'émission X des étoiles T-Tauri
Le grand champ de vue du PSPC (2 degrés) permet d'observer une région de formation d'étoiles en au plus quelques expositions se recouvrant partiellement. Nous avons pu rechercher de nouvelles sources X situées à la périphérie du nuage proche de Rho Ophiuchi (Figure 1), et découvrir ainsi une cinquantaine de nouvelles étoiles T-Tauri (thèse de S. Casanova). Les identifications ont été possibles grâce à des observations optiques faites à l'ESO (Chili) et aux Canaries. Ces étoiles, en grande majorité des T-Tauri "à raies faibles" (c'est-à-dire sans disque circumstellaire), sont très semblables à celles trouvées dans le voisinage du nuage proche du Caméléon
[1]. Leur âge est de 1 à 10 millions d'années. Ceci montre que l'observation en rayons X est particulièrement efficace pour découvrir ces étoiles, alors que l'observation optique ou infrarouge ne peut les distinguer des étoiles de champ.
Les plusieurs centaines d'étoiles T-Tauri ainsi découvertes permet d'aborder de façon statistique des questions importantes pour la formation et l'évolution précoce des étoiles de type solaire dans notre galaxie, comme les fonctions de masse et/ou les fonctions de luminosité. Par ailleurs, nous confirmons que l'émission X des étoiles T-Tauri est bien due à une activité magnétique analogue à celle du Soleil
[2]. De nombreux exemples d'éruptions X ont pu être observés et les courbes de lumières confirment le modèle selon lequel un plasma est brusquement chauffé à 10 millions de degrés ou plus, puis se refroidit en rayonnant en X en quelques heures
[3]. Le maximum des luminosités X observées se situe toujours entre 10 000 à 100 000 fois la luminosité X du Soleil. Toutefois, il y a également des cas de variabilité atypique, par exemple dues en partie à l'occultation du plasma par l'horizon stellaire (cas d'une étoile en rotation), ou encore inexpliquée (variations de niveau calme d'un facteur 2-3 sur plusieurs mois). Par ailleurs, les observations menées avec ASCA montrent une composante plus chaude pouvant atteindre plusieurs keV, ainsi que des indications d'une forte diminution des abondances de métaux dans le plasma. Ces sous-abondances semblent réelles, et ne sont pas expliquées
[4].