Une astrophysicienne de l’Irfu reçoit le prix 2023 Jeunes Talents L’Oréal-Unesco pour les Femmes et la Science

Une astrophysicienne de l’Irfu reçoit le prix 2023 Jeunes Talents L’Oréal-Unesco pour les Femmes et la Science

Pour la 17ème édition du Prix Jeunes Talents France, la Fondation L’Oréal a récompensé 35 brillantes jeunes chercheuses sélectionnées en France parmi 618 candidatures éligibles par un jury d’excellence composé de 32 chercheurs de l’Académie des sciences. Au département d’astrophysique de l’Irfu, Achrène Dyrek a reçu ce prix pour la physique.


Achrène Dyrek est fraichement docteure en astrophysique. Elle a débuté sa thèse en 2020 au Département d’Astrophysique (DAp) du CEA, sous la supervision de Pierre-Olivier Lagage. Durant ces années, elle s’est dédiée à l’étude des atmosphères planétaires vues par le James Webb Space Telescope (JWST – NASA/ESA/CSA), en utilisant l’instrument en infrarouge moyen MIRI (Mid-InfraRed Instrument), développé au DAp.

Achrène Dyrek posant pour le prix l’Oréal ©Clemence Losfeld

« L’observation de l’atmosphère d’une exoplanète nous permet d’en savoir plus sur sa formation et son évolution, ainsi que sur les conditions de température, de pression et de chimie qui y règnent. À long terme, ces réponses nous permettront de caractériser les exoplanètes connues à ce jour, pour comprendre l’unicité de notre système solaire et évaluer les conditions d’habitabilité. » explique Achrène.

Premier transit exoplanétaire observé par le JWST avec son instrument MIRI (Mid-InfraRed Instrument), développé au DAp. Il s’agit d’une Super-Terre (L168-9b) qui a servit à tester les performances en vol du JWST.

Elle a débuté son doctorat en développant un simulateur permettant de créer des observations d’atmosphères exoplanétaires telle que le James Webb les verrait à travers son spectromètre basse résolution (LRS) de l’instrument MIRI. Cette étape est cruciale pour comprendre et maitriser l’ensemble des systématiques de l’instrument qui pourraient biaiser les résultats. Forte de cette expérience, elle a contribué à caractériser les performances en vol des premières images acquises par l’instrument MIRI ainsi qu’à tester des méthodes d’analyse grâce à ces observations simulées.

Après cette phase de test appelé Early Release Science (ERS), le James Webb enchaine les observations d’exoplanètes ; Achrène lui emboite le pas. Elle collabore alors avec diverses équipes internationales, mettant à profit ses connaissance de l’instrument et son simulateur pour analyser au mieux les atmosphères des autres mondes. De nombreuses découvertes majeurs en découlent, dont certaines sont publiées dans la prestigieuse revue Nature. Citons par exemple, la première détection de l’émission thermique d’une planète rocheuse tempérée ; ou bien la découverte du dioxyde de carbone dans l’atmosphère d’une Jupiter chaude (très proche de son étoile) et de dioxyde de soufre dans l’atmosphère de deux géantes gazeuses, première preuve de photochimie dans l’atmosphère d’une exoplanète. Ou encore l’analyse de la courbe de phase (variation d’intensité lumineuse apparente d’une planète le long de son orbite) d’une Mini-Neptune.

Spectre de l’atmosphère de la Super-Neptune WASP-107b obtenu avec l’instrument MIRI du JWST, montrant la détection significative de dioxyde de soufre (SO2) dans l’atmosphère de la planète.

Contact Irfu : Achrène Dyrek