Résultats scientifiques prometteurs pour le plus grand télescope spatial
Un an après le lancement du satellite européen Herschel, l’Agence Spatiale Européenne (ESA) fait un premier bilan scientifique de la mission en organisant du 4 au 7 mai le premier symposium des résultats scientifiques Herschel sur son site de l’ESTEC à Noordwijk (Pays-Bas).
Depuis le mois de septembre 2009, date à laquelle Herschel a été déclaré « bon pour la science », les premières données ont été analysées par la communauté scientifique. Plus de 400 scientifiques se sont retrouvés à l’ESTEC afin de présenter les premiers résultats scientifiques qui se montrent à la hauteur des attentes. Ces résultats qui seront publiés dans le courant de l’automne 2010, dans un numéro spécial de la revue Astronomy & Astrophysics font l’objet d’un communiqué de presse CNRS-CEA.
La communauté française est fortement présente dans l’aventure Herschel, avec 25 % des représentants, dont plusieurs équipes du Service d’Astrophysique du CEA-Irfu- Laboratoire AIM.
Le plus grand télescope spatial
Herschel a été lancé le 14 mai 2009 par la fusée Ariane 5, conjointement avec le satellite Planck. Avec son miroir de 3,5 mètres de diamètre, le satellite est le plus grand télescope spatial pour l’astronomie dans le domaine spectral de l’infrarouge et du submillimétrique. Trois instruments sont embarqués à son bord : HIFI, un spectromètre à haute résolution dédiée à l’étude de la chimie de l’Univers, PACS, une caméra à bolomètres de nouvelle technologie pour cartographier l’émission infrarouge des grains de poussière et SPIRE, qui remplit les mêmes fonctions que PACS mais à de plus grandes longueurs d’onde, dans l’infrarouge dite submillimétrique. Trois grands programmes sont conduits par les scientifiques du Service d’Astrophysique du CEA-Irfu.
-la formation des étoiles
Herschel dévoile la naissance des soleils et des étoiles géantes dans des régions de notre Voie Lactée à des distances situées entre 1 000 et 5 000 années lumières. Dans les nébuleuses Aquila et Polaris, Herschel cartographie les premières étapes de la formation stellaire. Tout semble commencer par la formation de filaments de gaz et de poussière. Certains filaments, victimes de leur propre poids, s’effondrent pour donner naissance à de nouveaux soleils ; d’autres restent au repos sans étoile en leur sein. Plus étonnant, Herschel nous apprend que la masse d’une étoile « adulte » est déterminée par les conditions de sa naissance. Contact : Vincent Minier, CEA-Irfu
– les galaxies proches
Herschel dévoile les propriétés physico-chimiques de la matière interstellaire des galaxies proches. A travers le rayonnement émis par deux régions de formation d’étoiles dans la galaxie NGC6822, les résultats obtenus par Herschel révèlent une nouvelle composition des poussières interstellaires. Plus près de nous, Herschel permet de caractériser la morphologie de plusieurs sites de production d’étoiles dans le Grand nuage de Magellan.
Contact : Marc Sauvage, CEA-Irfu
– les galaxies lointaines
Depuis près de huit milliards d’années, la naissance de nouvelles étoiles n’a cessé de chuter dans l’univers et on a longtemps pensé que les galaxies avaient dû vivre des évènements violents qui auraient arrêté cette formation stellaire. Au lieu de cela, les galaxies vues par Herschel se comportent de façon étonnamment uniforme, malgré leurs formes et leurs histoires différentes. Même celles qui possèdent en leur centre un noyau actif avec un trou noir supermassif, produisent des étoiles à des taux très élevés (plusieurs centaines de masses solaires par an). La présence du trou noir n’est peut-être donc pas la cause de la mort des galaxies comme certains modèles le suggèrent. Contact : David Elbaz, CEA-Irfu
Pour en savoir plus :
– le communiqué de presse CNES-CEA-CNRS-Observatoire de Paris (téléchargez le texte du communiqué (PDF))– le site français du satellite Herschel
– les pages de l’Agence Spatiale Européenne
– la vidéo de présentation d’Herschel France: