Une astrophysicienne de l’Irfu lauréate 2019 du Prix Jeunes Talents L’Oréal-Unesco Pour les Femmes et la Science

Une astrophysicienne de l’Irfu lauréate 2019 du Prix Jeunes Talents L’Oréal-Unesco Pour les Femmes et la Science

Lisa Bugnet figure parmi les 35 jeunes chercheuses lauréates des bourses L’Oréal-Unesco Pour les Femmes et la Science en 2019. Astérosismologue au Laboratoire Dynamique des Etoiles, des (Exo)planètes et de leur Environnement du DAP/Irfu, elle utilise les ondes sismiques émises par les étoiles pour sonder leur cœur et comprendre leur évolution depuis leur naissance jusqu’à leur fin de vie.

https://youtube.com/watch?v=t01sbpk8vqc

Crédits vidéo : E. LEMAITRE (Irfu)

Interpréter le rire des étoiles…

Il est possible de sonder la structure interne d’une étoile en étudiant ses modes de vibration (ou oscillations). Ces « rires » sont observables à l’aide de satellites pour lesquelles d’importants programmes ont été mis en place depuis les années 2000 : CoRoT (CNES / ESA), Kepler (NASA), actuellement TESS (MIT / NASA), et bientôt PLATO (ESA) observent et écoutent des millions d’étoiles.

Dans le cadre de son doctorat en astérosismologie au CEA, Lisa Bugnet s’intéresse en particulier aux géantes rouges, ces vieux Soleils dont le rire n’a pas encore livré tous ses secrets. « Mon projet est de tester l’hypothèse où un fort champ magnétique est à l’origine de certains phénomènes incompris au cœur des géantes rouges », ajoute-t-elle.

Afin d’y parvenir, la chercheuse a également développé le tout premier outil de classification automatique par intelligence artificielle (IA) des étoiles grâce à leur variabilité lumineuse. Son outil est désormais utilisé au sein de la collaboration internationale TESS Data Analysis pour classifier en temps réel les étoiles observées par le satellite TESS.

Pour compléter cet outil, elle a caractérisé les étoiles par l’estimation de leur gravité de surface à l’aide d’une seconde méthode d’IA, récompensée par le prix de la meilleure contribution orale lors de la conférence internationale du Kepler Asteroseismic Science Operations Center organisée au Danemark en 2018. Elle s’attache désormais à l’étude approfondie du rire de ces étoiles.

… et le communiquer autour de soi

Lisa Bugnet souhaite également rendre ce rire communicatif en s’impliquant dans des projets de diffusion scientifique. Elle a notamment fini à la seconde place du concours « Chronothesis : ma thèse en 5 minutes » organisé par l’Association Française d’Astronomie lors de la Journée des Sciences 2018 durant laquelle elle a pu partager son quotidien avec une classe de lycéens. Cette expérience l’a poussée à participer et à intégrer la sélection nationale du grand concours international « Ma thèse en 180 secondes » suite au premier prix du jury remporté lors de la phase de sélection universitaire.

Pour rallier les curieux et la communauté scientifique, Lisa Bugnet souhaite également créer et faire perdurer son projet « Zooniverse », permettant au grand public de participer à son travail de caractérisation des étoiles de notre galaxie. « Le projet que je propose devrait passionner petits et grands », résume-t-elle.

Contact : Lisa BUGNET