Premières images du satellite GLAST/Fermi
Une image panoramique de la Galaxie obtenue par l’observatoire à rayons gamma GLAST en quatre jours avec une précision meilleure que celle patiemment reconstituée à partir d’années de données par son prédécesseur le satellite EGRET, tel est le résultat majeur annoncé le 26 août 2008 au cours d’une conférence de presse tenue à la NASA. Cette annonce officielle marque la fin de la période de vérifications et d’étalonnage des instruments à bord de ce satellite lancé le 11 juin 2008, il y a moins de trois mois. Elle atteste du parfait fonctionnement des instruments de cette mission internationale à laquelle participe le Service d’Astrophysique du CEA-Irfu. Pulsars, lointaines galaxies actives, sursauts gamma comptent déjà parmi les sources détectées, laissant présager d’une moisson impressionnante de découvertes dans les prochains mois. Comme il est d’usage, cet observatoire du rayonnement gamma a été rebaptisé et porte dorénavant le nom de Fermi Gamma-ray Space Telescope (FGST) en l’honneur du physicien Enrico Fermi (1901-1954), prix Nobel de physique en 1938.
A l’occasion de cette « première lumière », un ensemble de documents (illustrations, animations) est disponible sur le site Glast de la NASA.Fichier audio (en anglais) de la téléconférence « Première lumière de GLAST » (mp3, 7 Mo, source:NASA).
Des débuts très prometteurs
La carte du ciel établie par l’instrument principal du satellite, le télescope LAT, a permis d’illustrer le fort potentiel de la mission, conforme à ce qui avait été défini par les scientifiques. Outre la Galaxie, les sources les plus brillantes du ciel sont des pulsars célèbres comme celui du Crabe, de Vela ou bien encore Geminga, une source restée une énigme pendant des décennies avant d’être identifiée comme un pulsar X et gamma. Les premiers clichés obtenus soulignent également la capacité de l’observatoire Fermi à détecter des sources extragalactiques comme les galaxies actives. Les scientifiques espèrent maintenant découvrir de nombreux objets, au sein de la Galaxie comme à des distances très lointaines.
Le deuxième instrument composant la charge utile du satellite, le GBM (Glast Burst Monitor), n’a pas été en reste puisqu’il a permis de détecter lors du premier mois d’opération trente et un sursauts gamma. Ceci permettra de mieux comprendre l’origine de ces soudaines bouffées de photons gamma, probable signature de la mort violente d’une étoile massive, très loin dans l’Univers.
Enrico Fermi à l’honneur
Comme il est d’usage pour les missions spatiales d’astrophysique déclarées opérationnelles, l’observatoire GLAST (Gamma-ray Large Array Telescope) a changé de nom. Il porte dorénavant le nom de Fermi Gamma-ray Space Telescope (FGST) en l’honneur d’Enrico Fermi, célèbre physicien italien émigré aux Etats-Unis, pionner de la physique des particules et prix Nobel de physique en 1938 et qui a imaginé l’un des principaux mécanismes d’accélération des particules grâce aux ondes de choc qu’on peut rencontrer dans de nombreuses situations dans l’Univers.
Ci contre, le logo officiel du FGST (Crédits NASA).
Contact : Isabelle GRENIER, Jean BALLET
Voir :
Le communiqué de presse commun CEA/CNRS |
Le communiqué de presse officiel de la NASA (en anglais) |
Pour en savoir plus :
Le site GLAST du Service d’Astrophysique du CEA/Irfu |
Le site GLAST de la NASA (en anglais) |
Note :
[1] GLAST (dorénavant FERMI) est le fruit d’une collaboration internationale incluant, en plus des États-Unis qui assurent la maîtrise d’oeuvre du projet, l’Allemagne, la France, l’Italie, le Japon et la Suède. En France, cinq laboratoires sont impliqués dans cette mission : le Service d’Astrophysique du CEA-Irfu et quatre laboratoires du CNRS : le Centre d’Études Nucléaires de Bordeaux Gradignan (CENBG), le Centre d’études spatiales des rayonnements (CESR, CNRS / Université Toulouse-III), le Laboratoire Leprince-Ringuet (LLR) de l’École Polytechnique, le Laboratoire de Physique Théorique et Astroparticules (LPTA) de Montpellier.
Rédaction : Christian Gouiffès