Actualités 2005

24 février 2005
Images à haute résolution du monde glacé de Saturne

Six mois après la mise en orbite autour de Saturne de la sonde spatiale CASSINI-Huygens, l'analyse scientifique des premières images vient d'être publiée. Des dizaines de milliers de clichés ont déjà été transmises par le système de caméras (ISS ou Système Scientifique d'Imagerie) qui a capturé des images en lumière infrarouge, visible et ultraviolette de la planète, de ses anneaux et de ses dizaines de lunes. Le passage au plus près des anneaux a en particulier fourni des détails de quelques dizaines de mètres seulement, révélant "pailles", "cordes" "ondes", des structures jamais soupçonnées auparavant.
Les chercheurs du Service d'Astrophysique (SAp) du CEA-DAPNIA, ont participé a ce passionnant travail d'analyse dans le cadre de l'unité de recherche AIM "Astrophysique Interactions Multiechelle" (regroupant le DAPNIA/SAp, le Centre National de Recherche Scientifique (CNRS) etl'Université Paris-7), la seule équipe française dépositaire de l’archive des images CASSINI. Ces résultats font l'objet de trois articles publiés dans la revue Science de 25 Février 2005.
 

voir aussi les résultats du spectromètre infrarouge CIRS construit en partie au DAPNIA/SAp:
   -  CIRS prend la température des anneaux (13 Janvier 2005)
 

13 janvier 2005
CIRS prend la température des anneaux

La sonde spatiale CASSINI-Huygens est en orbite autour de Saturne depuis le 30 juin 2004. A cette date, elle a effectuée lors de son orbite d'insertion, un premier  survol des anneaux de la planète à l'altitude la plus basse de toute la mission (moins de 18 000 kilomètres, soit environ un tiers du rayon de la planète). Lors de cette occasion unique, l'instrument baptisé CIRS (acronyme pour "Composite InfraRed Spectrometer" ou "Spectromètre Infrarouge Composite"),  fruit d'une collaboration internationale à laquelle participe le CEA-DAPNIA de Saclay [1], a pu mesurer la température des anneaux avec une précision jamais atteinte, d'abord sur la face "non-éclairée" puis sur la face "éclairée" par le Soleil. Ces premières mesures amène une constatation étonnante: les anneaux semblent avoir la même température coté "pile (éclairé) et "face" (non-éclairé). Cette propriété surprenante permet de mieux comprendre la nature des particules qui constituent les anneaux. Les résultats de cette étude seront publiés dans la revue Science du 25 Février 2005.

07 juillet 2005
Découverte d'une source de rayonnement de très haute énergie dans la Galaxie

Une équipe internationale, incluant des chercheurs du CEA-DAPNIA,  vient de découvrir une nouvelle source de rayonnement de très haute énergie dans la Galaxie. Les observations réalisées grâce au réseau de télescopes HESS en Namibie, montre en effet qu'un objet baptisé LS5039 [1] est une source intense de rayons gamma d'une énergie entre 100 GeV et 4 TeV  (soit 100 à 4 000 milliards de fois plus élevée que la lumière visible). LS5039 [1] est un  couple d'étoiles composé d'un objet compact (étoile à neutrons ou trou noir) et d'une étoile massive. Il était déjà connu pour émettre des flots de matière détectés sous forme de jets radio, semblables à ceux observés autour de certaines galaxies actives, les "quasars". Plusieurs  "micro-quasars" de ce type sont  connues dans la Galaxie mais c'est la première fois qu'il est démontré directement que, comme dans les quasars, des particules y sont accélérées à de très grandes énergies. Selon les chercheurs, le rayonnement gamma de très haute énergie est en effet produit lors de l'interaction de particules accélérés avec la lumière de l'étoile compagnon. Ces résultats font l'objet d'une publication dans la revue Science datée du 7 juillet 2005.

07 juillet 2005
Une nouvelle population d'objets révélée par HESS

Galaxie
Photographier la voûte céleste dans la gamme des rayons gamma de très haute énergie, tel est l'un des objectifs que se sont fixés les scientifiques de l'expérience HESS. En observant les régions internes de la Voie lactée durant l'été 2004, les scientifiques viennent de construire pour la première fois une véritable carte de cette portion du ciel, comme celles obtenues depuis des décennies dans les domaines visible et radio ou plus récemment en rayons-X et gamma. Les régions internes de notre Galaxie abritent de nombreux vestiges de supernova, pulsars, systèmes binaire-X ou encore régions de formation d'étoiles qui sont des accélérateurs de particules et par là même des sources potentielles de photons gamma. Les premiers résultats de ce sondage de la Galaxie confirment qu'une fraction des sources découvertes lors de ce sondage est bien associée à ces classes d'objets. Par contre, deux objets n'ont pas d'équivalent à d'autres énergies. Une nouvelle et surprenante classe d'objets, des purs émetteurs de photons gamma de très haute énergie, vient sans doute d'être découverte.

15 novembre 2005
Deux facettes de notre Galaxie dévoilées par l'observatoire INTEGRAL

Deux nouveaux résultats obtenus par le satellite INTEGRAL viennent d'enrichir notre vision du ciel dans le domaine des rayons X de hautes énergies. Le premier est une carte du ciel, couvrant près de 50% de la voûte céleste qui a été produite grâce aux observations à haute résolution spatiale de la caméra IBIS/ISGRI. Cette carte fait apparaître une myriade d'objets, plus de 200 sources distinctes. Une partie peut-être identifiée à des étoiles denses ( étoiles à neutrons) en rotation rapide, à des trous noirs avalant leur étoile compagnon ou à des galaxies actives lointaines. Mais le catalogue complet confirme également l'existence de nombreuses sources non identifiées (près du quart) dont la nature exacte est encore inconnue. Le deuxième résultat est un cliché très précis du centre de la Galaxie obtenu par cette même caméra IBIS/ISGRI. Ce véritable zoom sur cette portion du ciel, enrichi d'observations menées conjointement par le satellite XMM-Newton dans le domaine des rayons X de plus basses énergies, indique que la source la plus proche du centre de la Galaxie est diffuse. Elle pourrait correspondre à l'interaction de particules émises par le trou noir du centre de la Galaxie avec des nuages d'hydrogène froids.
Ces deux résultats, auxquels ont activement contribués les scientifiques du Service d'Astrophysique (SAp) du CEA-DAPNIA, sont publiés dans la revue "The Astrophysical Journal". Ils illustrent les nombreuses qualités de cet observatoire spatial qui vient de voir son prolongement recommandé jusqu'en 2012 par le Groupe de Travail Astronomie (AWG) de l'Agence spatiale européenne [1].

06 septembre 2005
Un pulsar milliseconde s'échauffe et accélère

Une équipe européenne dirigée par Maurizio Falanga du Service d'Astrophysique du CEA-DAPNIA vient d'étudier  un phénomène insolite, le regain d'activité d'un pulsar ultrarapide en train de dévorer son étoile compagnon. Pour la première fois, l'émission du signal modulé à la période de rotation du pulsar est détectée jusqu'à 150 keV, grâce aux données fournies par l'observatoire du rayonnement gamma INTEGRAL. Des observations complémentaires obtenues par le satellite RXTE dans la gamme des rayons-X montrent également que durant cet épisode, le pulsar tourne de plus en plus vite contrairement à ce qui est observé généralement pour ce type d'objet. Ces travaux, prochainement publiés dans la revue Astronomy and Astrophysics,  confortent l'hypothèse selon laquelle les pulsars isolés ultrarapides résultent d'un tel processus de cannibalisation d'une étoile compagnon, qui, après quelques milliards d'années, finit par être totalement engloutie pour ne laisser qu'un pulsar solitaire.
 

19 juillet 2005
La carte complète vue par le satellite INTEGRAL

Pour la première fois, une équipe européenne, à laquelle participe le Service d'Astrophysique (SAp) du CEA-DAPNIA, vient de dévoiler la répartition dans notre Galaxie de l'antimatière [1], une forme miroir étonnante de la matière. C'est grâce au spectrographe SPI [4]  placé à bord du satellite INTEGRAL qu'a pu être constituée la carte complète de certains rayons gamma caractéristiques de l'annihilation matière-antimatière. Cette carte révèle que notre Galaxie produit en permanence plus de 16 milliards de tonnes de particules d'antimatière par seconde, principalement en son centre (pour 80%) mais également le long de son disque équatorial (pour 20%). Cette antimatière est constituée de positons (anti-électrons) [2]. L'étude européenne a montré que l'antimatière du disque provenait probablement de la désintégration de matière radioactive produite par les étoiles massives. En revanche la source d'antimatière du centre reste encore un épais mystère. Ces résultats sont publiés dans la revue Astronomy & Astrophysics.

 

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