Les simulations numériques
Les simulations numériques

► Simulation numérique de la formation des structures de l’Univers. L’image illustre en fausses couleurs la distribution 3D de la masse dans un cube d’un milliard d’années-lumière de côté. La simulation a mis en jeu près d’un milliard de particules et de mailles.

Grâce aux connaissances précises des conditions initiales de l’Univers juste après le big bang, les astrophysiciens possèdent désormais une cartographie fine des hétérogénéités initiales de l’Univers. Dès lors, en appliquant les lois connues de l’hydrodynamique et de la gravité à ces conditions initiales, il devient possible de simuler l’évolution de notre Univers sur de superordinateurs, depuis son origine sous la forme d’un gaz chaud homogène jusqu’à sa structure actuelle. Le CEA offre un environnement exceptionnel pour aborder et résoudre les problèmes de simulation numérique : Il rassemble les compétences en mathématiques appliquées et la puissance de calcul nécessaire à la résolution de problèmes complexes, notamment grâce aux moyens de calcul du CEA à Bruyères-le-Châtel. Le Dapnia a constitué une équipe de simulation numérique susceptible de tirer parti de cet environnement exceptionnel unique en Europe. Pour simuler numériquement l’évolution de l’Univers, les numériciens découpent l’espace et le temps en mailles, et résolvent, pour chacune d’entre elles des équations mathématiques. Or, plus les mailles sont petites, plus elles sont nombreuses, et les calculs nécessaires pour rendre compte de l’évolution du système deviennent donc de plus en plus longs. Les numériciens du Dapnia utilisent alors la méthode du « maillage adaptatif » consistant à ajuster la taille des mailles en fonction du détail voulu pour décrire le système. Les grands espaces de vide intersidéral homogène ne nécessiteront que peu de mailles pour être correctement décrits, tandis que pour simuler l’évolution d’une galaxie, il faudra affiner le maillage.  
Les simulations récentes parviennent ainsi à reconstituer la naissance d’une galaxie d’une taille typique d’une dizaine de kiloparsecs dans un « volume d’Univers » d’une centaine de mégaparsecs. Plusieurs centaines de millions de mailles et des milliers d’heures de calculs sont alors nécessaires. Si les simulations numériques parviennent à rendre compte, avec un certain réalisme, de la formation des amas de galaxies grâce à une bonne finesse du maillage, la difficulté est maintenant d’aller vers une plus grande complexité en parvenant à simuler numériquement la formation des étoiles, étroitement liée à la nature du milieu interstellaire et l’évolution interne des galaxies.  
#286 - Màj : 15/11/2004

 

Retour en haut