Le principe de la polarimétrie Compton
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De nombreuses expériences de Physique proposées dans le Hall A du laboratoire Thomas Jefferson requièrent une mesure de la polarisation des particules incidentes aussi souvent, rapidement et précisément que possible. Ces mesures peuvent être entreprises par des polarimètres utilisant l'interaction Möller ou Mott. L'inconvénient de ces techniques réside dans la nécessité d'introduire dans le faisceau et en amont de la cible de l'expérience principale, une cible solide. Les caractéristiques du faisceau en positions, angles et énergie sont alors bouleversées par la violence de l'interaction. Par conséquent, ces mesures ne peuvent être entreprises simultanément à l'expérience de Physique. Une autre solution technique doit être développée dans le but de ne pas dégrader les qualités du faisceau. C'est le principe de la polarimétrie Compton.

Le faisceau d'électrons du laboratoire Thomas Jefferson, dont la polarisation est retournée 30 fois par seconde à la source, interagit avec un faisceau laser dont la polarisation circulaire est continuellement mesurée par un dispositif optique.


La diffusion Compton La diffusion Compton d'électrons polarisés sur des photons polarisés est parfaitement décrite par l'électrodynamique quantique (Q.E.D en bon anglais). La section efficace (la probabilité d'interaction) s'exprime en fonction de l'énergie des particules incidentes, de l'angle de diffusion et dépend de l'hélicité des électrons incidents. Autrement dit, les sections efficaces ne sont pas égales si l'hélicité de l'électron incident est positive
(spin de l'électron pointant dans le sens de propagation) ou négative. Le rapport de la différence sur la somme de ces deux sections efficace constitue l'asymétrie de sections efficace Compton théorique Ath. Avec les paramètres cinématiques du faisceau d'électrons de Jefferson Laboratory, cette asymétrie est estimée à 2%.
    D'un point de vue expérimental

Les probabilités d'interaction étant différentes suivant la polarisation des électrons incidents, les nombres d'interaction au cours d'un même laps de temps dans des configurations de polarisation positive puis négative doivent eux aussi différer et ce proportionnellement, entre autres, à la section efficace. Comme précédemment, on calcule une asymétrie de taux de comptage Aexp.
    Le passage de l'un à l'autre

C'est tout simplement le produit des polarisations du faisceau d'éléctrons incidents et du faisceau de photons.
Aexp  =  Pelectron P photon Ath
En mesurant la polarisation des photons et l'asymétrie expérimentale, en calculant l'asymétrie théorique, on peut en déduire la polarisation du faisceau d'électrons.
Un électron sur 10 milliards interagit avec un photon du faisceau laser. Par seconde, c'est plus de 100000 interactions qui ont lieu. La proportion d'électrons du faisceau participant à ces interactions est par conséquent si faible que la mesure en devient complètement non-destructive pour les caractéristiques générales du faisceau d'électrons incidents.

 

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