En cosmologie, la gravitation intervient sur deux plans : elle détermine la dynamique de l'Univers dans son ensemble (c'est le modèle du Big Bang), puis au sein de cette évolution globale, elle sculpte les structures cosmiques qui naissent par effondrement hiérarchiques de petites fluctuations primordiales.
C'est la théorie la plus vraisemblable de l'évolution de l'univers dans son ensemble. Fruit de la Relativité Générale d'Einstein, elle décrit un univers homogène, isotrope et en expansion. Cette théorie est décrite par les paramètres cosmologiques, à savoir W, le paramètre de densité, H0, la constante de Hubble et L, la constante cosmologique. Ces paramètres sont assez mal connus. Les estimations actuelles sont 0.1 < W < 2 ; 50 < H0 < 100 km s-1 Mpc-1 et L = 0.
Une fois que l'on a choisi son modèle cosmologique favori, il reste à décrire l'évolution dynamique des fluctuations de densité. Les théories standards considère l'existence de petites perturbations primordiales du champ de densité cosmique, qui croissent sous l'effet de leur gravité. Comme ces fluctuations sont de faibles amplitudes et de petites tailles par rapport à l'échelle de l'univers, appelée l'horizon des événements, il est possible de décrire le système à l'aide de la théorie classique de la gravitation, à savoir la gravitation Newtonienne.
Un ingrédient fondamental demeure : quelles sont les conditions initiales qui décrivent au mieux ces perturbations primordiales ? Il existe plusieurs modèles concurrents visant à rendre compte des observations de l'univers actuel. Chaque modèle propose une théorie différente sur la nature de la matière qui compose notre univers et sur la chronologie des événements qui ont mené à sa création. L'expérience européenne Planck Surveyor vise à déterminer lequel de ces modèles décrit le mieux l'univers dans lequel nous vivons.
Une fois que les conditions initiales ont été choisies, il ne reste plus qu'à étudier la formation des structures cosmiques qui apparaissent dans tel ou tel scénario. Voici par exemple le champ de densité à grande échelle obtenu dans trois scénarios cosmologiques différents (simulation numérique sur Cray C90).
Figures 2, 3 et 4 : champs de densité obtenu dans le cadre du scénario "Hot Dark Matter" (à gauche), du scénario "Mixed Dark Matter" (au milieu) et du scénario "Cold Dark Matter" (à droite). Ces simulations, de type "Particle In Cell", ont été effectuées sur Cray C90 avec 134 millions de cellules spatiales et 2 millions de particules.
Même si à très grandes échelles les trois scénarios convergent, les résultats diffèrent sensiblement aux petites échelles. Le spectre des fluctuations initiales du modèle CDM (à droite), possède en effet beaucoup de puissance aux petites échelles, alors que le spectre du modèle HDM (à gauche), n'en a aucune. Le scénario MDM (au milieu) est considéré comme le plus plausible au vu des observations. La structure générale des structures obtenues est caractéristique de l'instabilité gravitationnelle, avec des filaments entrelacés qui se croisent pour former les galaxies et les amas de galaxies. Les régions les plus denses (en rouge sur les figures) sont le siège de phénomènes hydrodynamiques violents, précurseurs de la formation des galaxies.
• Structure et évolution de l'Univers › Evolution des grandes structures et des galaxies
• Le Département d'Astrophysique (DAp) // UMR AIM
• Groupe simulation • Modélisation des Plasmas Astrophysiques