Deux événements très importants ont marqué la période 2004-2006 en ce qui concerne le projet Iter : la décision, prise en juin 2005, de construire la machine de fusion Iter à Cadarache et la mise en place d’une « approche élargie » entre l’Europe et le Japon qui, en plus de la réalisation d’Iter, vise en particulier la construction de deux autres grands équipements dans le domaine de la fusion. Il s’agit du tokamak supraconducteur japonais JT60-SA et de l’accélérateur de haute intensité Ifmif, destiné à étudier l’effet des irradiations sur les matériaux qui seront utilisés dans les futurs réacteurs de fusion. La construction de cet accélérateur est précédée par celle d’un prototype, Ifmif-Eveda.
Pour l’ensemble de ces projets, le travail se fait entre les trois départements de la Direction des sciences de la matière impliqués dans la fusion : le Département de recherche sur la fusion contrôlée (DRFC/Step), le Département de recherche fondamentale sur la matière condensée (DRFMC/SBT), le Département d’astrophysique, de physique des particules, de physique nucléaire et de l’instrumentation associée (Dapnia/SACM et SIS), au sein d’une structure de coordination spécifique, le comité de coordination des trois départements (CC3D).
L’activité technique 2004-2006 sur le projet Iter s’est fait essentiellement dans le cadre de réponses à des appels d’offres de l’European fusion development agreement (Efda). Le SACM s’est impliqué en particulier dans la conception d’un dipôle à haut champ pour une station d’essais des conducteurs d’Iter, la réalisation d’une maquette de bobinage avec une résine innovante, des études de thermo-hydraulique des bobines toroïdales d’Iter et de leurs circuits de refroidissement, des études de distribution de fluides cryogéniques et des caractéristiques de supraconducteur à haute température critique. Certaines de ces tâches sont terminées, d’autres sont encore en cours.
Évolution de la température et du champ électrique le long des trois premiers tours de chaque galette d’une bobine toroïdale à la fin de la combustion du plasma (tâche Efda THCoil). Les conducteurs sont des câbles en conduit en Nb3Sn refroidis par circulation d’hélium supercritique ; le champ électrique est le résultat des distributions de champ magnétique, de contrainte et de température le long des conducteurs. Les simulations numériques sont faites avec le code Vincenta développé par l’institut Efremov en Russie.
Parallèlement à cette activité technique, une activité organisationnelle définit les participations possibles du SACM aux projets Iter (dans la thématique de certaines tâches proposées par l’Efda) et JT60-SA. En particulier le SACM s’est positionné dans les essais à froid des bobines toroïdales.
En 2006 a eu lieu la mise en place préliminaire du projet Ifmif-Eveda, sur le plan technique, à partir des études antérieures et, sur le plan organisationnel, avec la répartition des tâches entre les partenaires et l’implantation de l’équipe internationale à Saclay. Plus de détails sur l’accélérateur Ifmif sont exposés dans la thématique sur les accélérateurs linéaires d’ions à haute intensité.
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