28 octobre 2011
Tevatron : la fin d’une aventure de 28 ans !
Tevatron : la fin d’une aventure de 28 ans !

Helen Edward arrête le Tevatron...

Le 30 septembre 2011 à 14 h 32 heure locale, le détecteur D0 a définitivement suspendu sa prise de données sur faisceaux. Quelques secondes plus tard, Helen Edward, la responsable de la construction du Tevatron dans les années 80, a fait cesser les dernières collisions dans le Tevatron, puis coupé le courant des électro-aimants qui ont guidé les faisceaux à travers le Tevatron pendant 28 ans.  Cet moment historique a été suivi d’une « lab-wide party » où tous les anciens et actuels collaborateurs du Tevatron on célébré l’événement.

 

Le Tevatron, le collisionneur protons-antiprotons du laboratoire Fermi (Fermilab) près de Chicago, a été achevé en 1983. Deux appareillages, CDF et DØ, sont situés aux points de collisions de l’accélérateur. Le DPhPE — l’Irfu de l’époque — a participé à la collaboration DØ dès ses débuts en 1984 et en a été le premier groupe non-américain. Pour la première phase de prise de données du Tevatron (le Run I), de 1992 à 1996, le DPhPE a conçu une partie du détecteur, le détecteur à rayonnement de transition, qui permettait une meilleure identification des électrons produits dans les collisions. Après les travaux permettant la montée en énergie de l’accélérateur (Run II) entre 1996 et 2002, les équipes techniques de l’Irfu ont travaillé sur l’amélioration du déclenchement calorimétrique.

 
Tevatron : la fin d’une aventure de 28 ans !

La collaboration DØ réunie pour célébrer l'arrêt de la machine

Au cours de sa longue vie, le Tevatron a permis des avancées majeures en physique des particules. Le quark top, la particule élémentaire la plus lourde à l’heure actuelle, y a été découvert en 1995 par les expériences CDF et DØ, complétant ainsi la troisième génération de quarks. En 2009, la rare production de quarks top « célibataires » par interaction faible y a été également observée. Les oscillations des mésons Bs ont été mises en évidence pour la première fois en 2006 ainsi qu’une indication d’une anomalie dans l’asymétrie de charge de muons de même signe en 2005. Le Tevatron a aussi permis d’exclure l’existence du boson de Higgs du modèle standard sur une grande plage de masse possible. DØ a ainsi publié 133 articles dans des revues scientifiques à comité de lecture durant le Run I et 245 à l’heure actuelle au Run II.

 

Le groupe de l’Irfu/SPP a participé activement à des analyses touchant l’interaction électrofaible, l’interaction forte, la recherche de nouvelles particules et est encore très engagé dans la recherche du boson de Higgs et l’étude du quark top. Au total, 12 thèses ont été soutenues au SPP sur DØ ;  4 sont encore en cours. Le groupe du SPP est à ce jour le groupe non-américain le plus important dans DØ.

 
Tevatron : la fin d’une aventure de 28 ans !

Le dernier événement enregistré par DØ

Le détecteur est encore sous tension pour prendre des données issues des rayons cosmiques afin de pouvoir parfaire son étalonnage et son positionnement précis. Il est prévu de l’arrêter après 3 mois d’enregistrement. La collaboration ainsi que le groupe DØ du SPP prévoit de continuer l’analyse de l’ensemble des données fourni par le Tevatron (environ 10 fb-1) dans les mois à venir en mettant l’accent sur les analyses complémentaires au LHC qui, différemment du Tevatron, est un collisionneur proton-proton à plus haute énergie.

 

 

Contact : Fréderic DÉLIOT

 
#3119 - Màj : 03/11/2011

 

Retour en haut