Lors de leur explosion, les supernovae projettent à travers l'espace des masses extraordinaires de matière. Celle-ci va violemment rencontrer le milieu interstellaire qui entourait l'étoile. Ces chocs, en ionisant la matière, produisent l'émission de nombreuses raies atomiques.
Certaines de ces raies se trouvent dans le domaine de l'infrarouge. C'est le cas de la supernova Cassiopée A, une étoile qui, parvenue au terme de sa vie, a explosé dans la Voie Lactée, il y a 300 ans.
En examinant aujourd'hui ses débris constitués d'une combinaison gazeuse d'atomes, de molécules et de grains, ISOCAM cherche à repérer les zones où le choc a été le plus violent (Figure 5). L'image présentée a été prise dans le filtre ISOCAM LW 8 à 11,3 microns qui englobe en particulier une raie de néon ionisé.
On y voit notamment le front de choc entre la matière éjectée et le gaz environnant.
Les débris de cette supernova sont constitués par un mélange de trois éléments : les gaz soufflés par la formidable explosion de de l'étoile, son "vent" formé des couches de matière progressivement expulsée au long de son existence, et le milieu interstellaire environnant.
Les observations d'ISOCAM aident à comprendre comment ce mélange contribue à diffuser les éléments chimiques synthétisés par Cassiopée A et qui participent à la création des étoiles, des planètes telles la nôtre, et jusqu'au processus de la vie qui s'y développe.
Fig 5: image du reste de la supernova Cassiopée A qui a explosé dans notre galaxie il y a 300 ans
( filtre LW8, longueur d'onde centrale : 11,3 microns). Les régions détectées ici correspondent principalement aux zones d'interactions entre le milieu stellaire et le matériau éjecté par la supernova. (826x630 30k)