Le Service d'Astrophysique-Laboratoire AIM du CEA-Irfu s’associe à l'Institut de Recherche en Astrophysique et Planétologie (IRAP Toulouse) et à l’Observatoire de Strasbourg pour annoncer la sélection du thème de la prochaine mission de grande taille de l’Agence Spatiale Européenne.
Ce 28 novembre, le comité des programmes scientifiques de l'Agence Spatiale Européenne a retenu, parmi 29 propositions, l'Univers chaud et énergétique (« The Hot and Energetic Universe ») comme thème scientifique de sa future grande mission spatiale (classe L), dont le lancement est prévu pour 2028. Cette thématique a été portée par une communauté scientifique européenne unie. La communauté française, et notamment les laboratoires du CNRS (IRAP Toulouse, Observatoire de Strasbourg) et du CEA (Irfu/AIM), ont contribué de façon majeure à cette proposition scientifique.
L'étude de l'Univers chaud et énergétique permettra de comprendre comment la matière ordinaire s'assemble dans les grandes structures de l'Univers, groupes et amas de galaxies, et comment les trous noirs croissent et influent sur leur environnement. C'est le domaine des rayons X, qui permet d'observer le gaz chaud dans les grandes structures et les trous noirs, deux composantes fondamentales conditionnant la formation et l'évolution de l'Univers.
Le plus grand relevé de la déformation des images de galaxies par la gravitation vient d'être obtenu par une collaboration internationale d'astrophysiciens, coordonnée par Martin Kilbinger du Service d’Astrophysique/laboratoire AIM du CEA Saclay-Irfu et Institut d'Astrophysique de Paris.
Résultant de plus de 500 nuits d'observation au Telescope Canada-France-Hawaii (CFHT), les images de 4,2 millions de galaxies, obtenues grâce à la caméra MegaCam construite au CEA, ont été analysées dans le cadre du projet CFHTLenS [1] . Les très faibles distorsions des images de galaxies ont permis d'estimer la fraction d'énergie noire et de matière noire pour une tranche d'Univers située entre 2,4 et 8,8 milliards d'années dans le passé, avec une précision inégalée. Ces résultats sont complémentaires de ceux obtenus récemment par l'analyse du rayonnement diffus à grande distance par le satellite Planck. Ces travaux sont publiées dans la revue Monthly Notices of the Royal Astronomical Society (sous presse 2013).
Un des produits phares du satellite Planck (ESA), le catalogue d’amas de galaxies détectés dans les cartes du fond diffus de l'univers, vient d'être mis à la disposition de la communauté scientifique, le 21 mars 2013, en même temps que les premiers résultats cosmologiques du satellite. Basé sur 15 mois d’observation de l’ensemble du ciel aux ondes millimétriques, ce catalogue, qui contient 1227 amas de galaxies, a été établi grâce au rôle majeur des scientifiques du Service de Physique des Particules (SPP) et du Service d'Astrophysique-AIM du CEA-Irfu. Par l'analyse des perturbations que subit la lumière du fond diffus en traversant ces amas, les chercheurs ont pu déterminer de façon indépendante la répartition de matière dans l'univers. Surprise, cette répartition semble différente de celle déterminée à partir du fond diffus lui-même. Une différence qui pourrait s'expliquer par l'existence de neutrinos massifs. Les plus petites des particules dont les masses n'ont pu encore être déterminées pourrait ainsi modifier la répartition de la matière dans l'Univers et influencer la formation des amas de galaxies, les plus gros objets de l’Univers.
Le mécanisme à la base de la formation des taches solaires vient d’être mis en évidence par une équipe internationale incluant des chercheurs du Service d’Astrophysique-Laboratoire AIM du CEA-Irfu. A l’aide de simulations magnétohydrodynamiques 3D du Soleil, les astrophysiciens ont démontré que le cisaillement du champ magnétique générait bien des enroulements magnétiques flottants capables d’émerger à la surface du Soleil produisant le phénomène de taches. Néanmoins, cette simulation a été réalisé sur un Soleil « jeune » tournant 3 fois plus vite que le Soleil actuel. Ces résultats sont publiés dans les revues Solar Physics et Astrophysical Journal.
Des chercheurs de l’Observatoire de Paris et du Service d'Astrophysique-Laboratoire AIM du CEA-Irfu viennent d’observer un changement d’orientation inattendu du dipôle magnétique fossile d’une jeune étoile massive, l'étoile de Herbig HD190073. Les étoiles massives sont connues pour posséder des champs magnétiques fossiles stables sur des dizaines d'années et selon les théoriciens ces champs fossiles pourraient même être stables sur des millions d'années, c'est-à-dire sur la durée de vie d'une étoile. Or, en 2011 et 2012, dans le cadre d’un large programme d’observation du magnétisme des étoiles massives, les scientifiques ont constaté un changement global de l'orientation du champ magnétique observé à la surface de l'étoile HD190073. La seule hypothèse actuellement plausible est que le basculement de l'axe magnétique de l'étoile soit dû à la naissance de mouvements convectifs au cœur de l’étoile. Un tel événement n’avait jamais été observé auparavant et fait l’objet d’un article qui vient d’être publié dans la revue Astronomy & Astrophysics.
En utilisant les données du spectromètre CIRS, placé sur la sonde CASSINI actuellement autour de Saturne, deux chercheurs du Service d'Astrophysique-Laboratoire AIM du CEA-Irfu et Université Paris Diderot ont réussi à mesurer l'épaisseur de l’anneau B, le plus dense des anneaux de Saturne. Grâce à un modèle thermique détaillé et des relevés de la température obtenus par CIRS sur une saison saturnienne entre 2005 et 2012, ils ont établi que la chaleur déposée sur la face éclairée semble diffuser en quelques jours à travers l’anneau B. L'épaisseur déduite de l'anneau est entre 3 à 4 mètres alors que l'extension radiale de l'anneau est de plus de 25 000 kilomètres, ce qui en fait la structure la plus fine connue. Ces travaux qui permettent également de mieux estimer la capacité des particules des anneaux à s’agglomérer par autogravitation sont publiés dans la revue Icarus du 1 Mars 2013.
En comparant les récentes observations d'Herschel à des simulations numériques, une équipe de chercheurs du Service d'Astrophysique-Laboratoire AIM du CEA-Irfu a reconstruit la transformation d'un filament interstellaire en une nébuleuse de forme symétrique dite nébuleuse bipolaire, sous l'effet du rayonnement UV des étoiles. Les étoiles les plus massives produisent un fort rayonnement ultraviolet, qui en se propageant affecte leur environnement. Ces travaux démontrent que ce phénomène destructeur commence dès la naissance des étoiles dans les nuages moléculaires géants en modifiant leur structure filamentaire. Ces résultats illustrant l'effet rétroactif des étoiles massives sur leur nuage originel, sont publiés dans la revue Astronomy & Astrophysics de février 2013.
Les étoiles naissent dans d'immenses réservoirs de gaz et de poussière: les nuages moléculaires. Mais tout cela se fait à l'abri des regards, invisible à nos yeux car ces nuages n'émettent pas de lumière visible. Néanmoins, la matière les constituant rayonne fortement dans l'infrarouge lointain et le "submillimétrique", à des longueurs d'onde entre 60 et 500 micromètres. Ce domaine de longueurs d'onde est celui de l'observatoire spatial Herschel qui a permis une découverte spectaculaire. Grâce à Herschel, une chose est désormas claire: tous ces nuages moléculaires sont structurés en réseaux de filaments, zones privilégiées de formation des étoiles.
Néanmoins, les images 2D produites à partir des observations ne permettent pas de comprendre la forme de ces filaments. Ils sont souvent imaginés comme des cylindres déformés ou de longues trainées nébuleuses de gaz mais en réalité nous ne voyons sur ces cartes 2D qu'une projection de formes en 3D complexes.
Vela C est un de ces nuages moléculaires géants de notre galaxie qui n'échappe pas à la règle. Situé dans la direction de la constellation des Voiles (Vela), Vela C est éloigné de nous de 2100 années-lumière. Il a été observé par l'observatoire spatial Herschel dans le cadre du programme clé HOBYS qui a fourni une cartographie précise du nuage moléculaire, de son squelette de filaments interstellaires, et des cocons d'étoiles à naitre.
Après l’accord international en juillet 2012 permettant au projet CTA (Cherenkov Telescope Array) d’entrer en phase de pré-construction, ce dernier vient de passer avec succès, les 7 et 8 février, la première des trois revues qui mèneront à la décision ferme de sa construction. Cette revue examinait les objectifs scientifiques et les concepts techniques du projet.
Ce projet international regroupant 27 pays sera composé de 2 sites d’observation, un dans l’hémisphère sud, un dans l’hémisphère nord. Ce nouvel observatoire comprendra plusieurs dizaines de télescopes dédiés à l'astronomie gamma de très haute énergie et vise à améliorer la sensibilité d'un ordre de grandeur par rapport aux télescopes de la génération actuelle tels que HESS, MAGIC et VERITAS.
Au-delà des résultats garantis en astrophysique des hautes énergies, CTA a un potentiel de découverte dans des domaines clés de l’astrophysique et la physique fondamentale. Parmi eux se trouvent l’origine des rayons cosmiques et leur impact dans l’Univers, la nature des processus d’accélération de particules dans l’Univers, en particulier au voisinage des trous noirs, et l’exploration de la nature ultime de la matière et de la physique au delà du Modèle Standard. Dans la phase de pré-construction, l’irfu est impliqué dans trois éléments opérationnels importants : les miroirs et les caméras des télescopes moyens et le développement des logiciels d’analyse des données.
Le comité de revue, composé de membres extérieurs au projet, a pu confirmer l’importance des enjeux scientifiques, et apprécier l’ampleur et la qualité du travail fourni. Ceci lui a permis de valider cette première étape et de donner rendez-vous au projet en automne 2013 pour la seconde revue qui examinera, au delà des concepts, la façon dont CTA sera construit. Une dernière revue, qui se tiendra en 2014, validera tous les détails nécessaires au démarrage de la construction de CTA, qui pourrait avoir lieu dès 2015. Les observations du ciel avec les premiers télescopes sont alors attendues en 2017, et l’observatoire sera pleinement fonctionnel en 2019.
Le Service d'Astrophysique-Laboratoire AIM du CEA-Irfu s’associe à l'Institut de Recherche en Astrophysique et Planétologie (IRAP Toulouse) et à l’Observatoire de Strasbourg pour annoncer la sélection du thème de la prochaine mission de grande taille de l’Agence Spatiale Européenne.
Ce 28 novembre, le comité des programmes scientifiques de l'Agence Spatiale Européenne a retenu, parmi 29 propositions, l'Univers chaud et énergétique (« The Hot and Energetic Universe ») comme thème scientifique de sa future grande mission spatiale (classe L), dont le lancement est prévu pour 2028. Cette thématique a été portée par une communauté scientifique européenne unie. La communauté française, et notamment les laboratoires du CNRS (IRAP Toulouse, Observatoire de Strasbourg) et du CEA (Irfu/AIM), ont contribué de façon majeure à cette proposition scientifique.
L'étude de l'Univers chaud et énergétique permettra de comprendre comment la matière ordinaire s'assemble dans les grandes structures de l'Univers, groupes et amas de galaxies, et comment les trous noirs croissent et influent sur leur environnement. C'est le domaine des rayons X, qui permet d'observer le gaz chaud dans les grandes structures et les trous noirs, deux composantes fondamentales conditionnant la formation et l'évolution de l'Univers.
Lancé le 14 mai 2009, l’observatoire spatial Herschel est arrivé à court d’hélium liquide ce lundi 29 avril 2013, entraînant un réchauffement général et la fin des opérations. Il a permis un bond en avant dans la compréhension de la naissance des étoiles, l’évolution des galaxies et de la matière interstellaire, et même de notre système solaire. Initialement prévu pour fonctionner trois ans et demi, Herschel aura ainsi ouvert une nouvelle fenêtre sur l’Univers et fourni plus de 25 000 heures de données pour 600 programmes d’observation.
L’activité des systèmes binaires de la Galaxie abritant un trou noir se manifeste par l’émission de jets, à plusieurs échelles, très énergétiques. En observant la source GX 339-4, une équipe internationale coordonnée par Stéphane Corbel du Service d'Astrophysique-Laboratoire AIM du CEA-Irfu vient de détecter pour la première fois l’émission dans l’infrarouge lointain d’un jet compact. Les données recueillies par la caméra PACS à bord du satellite Herschel, menées de concert avec une batterie de télescopes radio, X et optique, ont permis de décrire en détail la formation et l’évolution du jet et de fournir des informations sur la base du jet, au plus près du trou noir. Ces travaux, qui apportent un éclairage nouveau sur les mécanismes d’émission de jets dans les systèmes à trou noir stellaire, sont publiés dans la revue Monthly Notices of the Royal Astronomical Society.
Après l’accord international en juillet 2012 permettant au projet CTA (Cherenkov Telescope Array) d’entrer en phase de pré-construction, ce dernier vient de passer avec succès, les 7 et 8 février, la première des trois revues qui mèneront à la décision ferme de sa construction. Cette revue examinait les objectifs scientifiques et les concepts techniques du projet.
Ce projet international regroupant 27 pays sera composé de 2 sites d’observation, un dans l’hémisphère sud, un dans l’hémisphère nord. Ce nouvel observatoire comprendra plusieurs dizaines de télescopes dédiés à l'astronomie gamma de très haute énergie et vise à améliorer la sensibilité d'un ordre de grandeur par rapport aux télescopes de la génération actuelle tels que HESS, MAGIC et VERITAS.
Au-delà des résultats garantis en astrophysique des hautes énergies, CTA a un potentiel de découverte dans des domaines clés de l’astrophysique et la physique fondamentale. Parmi eux se trouvent l’origine des rayons cosmiques et leur impact dans l’Univers, la nature des processus d’accélération de particules dans l’Univers, en particulier au voisinage des trous noirs, et l’exploration de la nature ultime de la matière et de la physique au delà du Modèle Standard. Dans la phase de pré-construction, l’irfu est impliqué dans trois éléments opérationnels importants : les miroirs et les caméras des télescopes moyens et le développement des logiciels d’analyse des données.
Le comité de revue, composé de membres extérieurs au projet, a pu confirmer l’importance des enjeux scientifiques, et apprécier l’ampleur et la qualité du travail fourni. Ceci lui a permis de valider cette première étape et de donner rendez-vous au projet en automne 2013 pour la seconde revue qui examinera, au delà des concepts, la façon dont CTA sera construit. Une dernière revue, qui se tiendra en 2014, validera tous les détails nécessaires au démarrage de la construction de CTA, qui pourrait avoir lieu dès 2015. Les observations du ciel avec les premiers télescopes sont alors attendues en 2017, et l’observatoire sera pleinement fonctionnel en 2019.
Les observations du ciel à haute énergie, en particulier avec le satellite Integral, ont permis de découvrir de nombreuses sources binaires X de grande masse dans la Voie lactée. Si plus de 200 sont actuellement recensées, leur localisation exacte au sein de la Galaxie n'était que partiellement déterminée. En mesurant avec précision la distance d’un échantillon constitué de cinquante d’entre elles, deux chercheurs du Service d'Astrophysique-Laboratoire AIM du CEA-Irfu à Saclay ont montré que ces sources sont regroupées dans des amas de dimension de 1000 années-lumière, amas situés dans les complexes de formations d’étoiles abrités dans les bras spiraux de la Voie lactée. Ces travaux, à paraître dans la revue The Astrophysical Journal, permettent de mieux cerner l’environnement dans lequel ces systèmes sont nés et ont évolués.