30 septembre 2014
2014, l'année du sursaut pour SVOM
Etat d’avancement et rôle du CEA dans cette mission spatiale sino-française

L’année 2014 a été particulièrement riche en actualité pour la mission SVOM (Space-based multiband astronomical Variable Objects Monitor),  projet spatial sino-français dédié à l’étude des sursauts gamma. Les décisions prises au plus haut niveau, des gouvernements en mars puis des agences spatiales respectives en août, ont permis de relancer la mission après une période de gel du projet. Suite à cette nouvelle donne, deux réunions importantes des consortium (kick-off meeting) se sont tenues en septembre, l’une à Toulouse au CNES et la seconde en Chine à Shanghai. Ces rencontres, basées principalement sur les aspects techniques de la mission constituent une étape importante vers la réalisation de la charge utile du satellite dont le lancement est fixé à 2021. Le CEA-Irfu et son Service d’Astrophysique joue un rôle majeur, en partenariat avec le CNRS, dans ce projet placé coté français sous maitrise d’œuvre du CNES.

 

Spécificité de la mission SVOM

La mission SVOM (Space-based multiband astronomical Variable Objects Monitor) est une mission menée dans le cadre d’une collaboration bilatérale entre la France et la Chine. Son objectif est l’étude détaillée des sursauts gamma, intenses bouffées de photons de haute énergie attribuées à l’explosion d’étoiles très massives ou à la fusion de deux étoiles à neutrons.

La spécificité de cette mission repose sur une approche multi-longueur d’onde des sursauts gamma.  A bord du satellite seront associés quatre instruments : un télescope X-dur gamma déclencheur de l’alerte du sursaut (ECLAIRs), un ensemble de détecteurs gamma fonctionnant à plus haute énergie (GRM), un télescope X (MXT) et un télescope opérant dans le mode visible (VT).  Grâce à ses télescopes spatiaux, SVOM donnera la position du sursaut en temps quasi réel via un réseau d’antennes VHF placé judicieusement  sous la trace du satellite à la surface du globe. Cette information sera alors relayée à un ensemble de télescopes robotiques au sol. Deux télescopes, un placé en Chine l’autre au Mexique, prendront ainsi le relais afin d’affiner la position et d’évaluer  la distance du sursaut.

 
2014, l'année du sursaut pour SVOM

Répartition des responsabilités des différents instruments à bord de la plateforme SVOM et des télescopes de la composante sol du projet.

SVOM et le CEA

Le projet SVOM est une coopération entre l’agence spatiale chinoise (CNSA), l’Académie des Sciences chinoise (CAS) et le CNES qui assure la maitrise d’œuvre des développements de la charge utile française (les instruments ECLAIRs et MXT), du réseau d’antennes (système d’alerte) et du centre scientifique français (situé à Saclay).

Le CEA-Irfu assure la responsabilité scientifique de la mission SVOM côté français (French Principal Investigator). Trois services du CEA-Irfu sont impliqués : le Service d'Astrophysique en service pilote, le Service d'Electronique des Détecteurs et d'Informatique (SEDI) et  le Service d'Ingénierie des Systèmes (SIS). Le CEA-Irfu contribue aux développements de l’instrument Eclairs notamment de son boitier d’électronique intelligente, un élément clé de la mission car en charge d’analyser à bord et en temps réel le signal reçu par la caméra d’ECLAIRs. Cette information permet de livrer ou non l’alerte à la plateforme en vue d’un re-pointage automatique du satellite. Le CEA-Irfu est également PI de la caméra du télescope à rayons X MXT et PI du centre scientifique français (gestion et diffusion des alertes, archivages) qui sera installé à Saclay.

Les réunions qui viennent de se tenir en France et en Chine ont officialisé le lancement de la phase d’études détaillées (Phase B) de la mission SVOM. Cette phase se déroulera sur 22 mois et se conclura par une revue (Preliminary Design Review ou PDR). Le passage de cette revue devrait permettre de démarrer la fabrication des instruments et, si tout se passe bien, de lancer la mission SVOM fin 2021.

Les laboratoires chinois et français impliqués dans la mission SVOM sont: le NAOC de Pékin, l’IHEP de Pékin, le XIOPM de Xi’an, le SECM de Shanghai, le CEA-Irfu de Saclay, l’IRAP de Toulouse, l’APC de Paris et le LAM de Marseille.

 
2014, l'année du sursaut pour SVOM

Le consortium SVOM à l'occasion du meeting de Shangai, septembre 2014. Les laboratoires chinois et français impliqués dans la mission SVOM sont: le NAOC de Pékin, l’IHEP de Pékin, le XIOPM de Xi’an, le SECM de Shanghai, le CEA-Irfu de Saclay, l’IRAP de Toulouse, l’APC de Paris et le LAM de Marseille. (Crédit CAS)


Contact Bertrand CORDIER

 

Voir        : "Le communiqué de presse du CNES" (25 septembre 2014)

 

Lire également : "La CNSA (China National Space Administration) et le CNES réaliseront la mission d’astrophysique SVOM", communiqué de presse du CNES (4 août 2014)
                       : "La mission SVOM relancée" (27 Mars 2014)

Voir aussi :  La mission SVOM sur le site du Service d'Astrophysique du CEA-Irfu
                  La mission SVOM sur le site des missions scientifiques du CNES

 


 


 

Rédaction : Bertrand Cordier et Christian Gouiffès

 
#3495 - Màj : 24/10/2014

 

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