Les opérations conduisant au démantèlement et au déclassement d’une installation nucléaire, nécessitent de fournir des dossiers réglementaires soumis à l’approbation de la Direction générale de la sûreté nucléaire et de la radioprotection. Ainsi, l’ « étude déchets » est l’un des principaux documents de sûreté que le service de déclassement des accélérateurs du Dapnia a dû réaliser dans le cadre du démantèlement de deux de ses installations : l’accélérateur linéaire de Saclay et le synchrotron Saturne. Informés de la méthode originale et rigoureuse développée par le Dapnia en partenariat avec DEN/DPA, le CNRS et l’Université ont souhaité lui confier une étude similaire pour le futur démantèlement du réacteur de recherche universitaire de Strasbourg (RUS) arrêté en 1997.
Ce réacteur de type Argonaut d’une puissance nominale de 100 kW fonctionnait avec du combustible uranium enrichi à 93 %, entouré de réflecteurs interne et externe en graphite avec circulation d’eau comme modérateur et fluide de refroidissement.
En s’aidant des archives retraçant l’historique de fonctionnement du réacteur et le type d’expériences menées durant 30 ans, les services de physique nucléaire et de déclassement des accélérateurs du Dapnia ont successivement : – analysé les différents matériaux constituant le réacteur : la composition chimique en éléments a été identifiée à partir d’échantillons analysés au laboratoire P. Süe (DSM/DRECAM) ; – reconstitué les distributions des flux de neutrons (figures 1a et 1b) ; – modélisé les processus d’activation des matériaux à partir des codes probabiliste MCNP et déterministe Cinder. – vérifié par prélèvement d’échantillons et analyse en laboratoire les activités massiques et les compositions radio-isotopiques estimées par les modèles ; – établi le « zonage déchets » de l’installation nucléaire.
Ces travaux ont permis de définir avec précision les zones devant être considérées comme nucléaires ou conventionnelles et d’établir ainsi les filières d’élimination de l’ensemble des déchets, radioactifs ou non, qui seront produits lors des travaux d’assainissement (figure 2). Grâce à l’optimisation des filières de traitement et de stockage des déchets, le démantèlement du RUS produira 79 % de déchets conventionnels, 20 % de déchets de très faible activité radioactive et 1% de faible activité.
Environ 820 000 € seront ainsi économisés, ce qui confirme une nouvelle fois l’efficacité des techniques de « zonage déchets ».
• L'énergie nucléaire › Expertise nucléaire en assainissement et conception
• Institut de recherche sur les lois fondamentales de l'Univers (Irfu) • pas de titre • Le Département de Physique Nucléaire (DPhN)
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