Décès d'André ROUSSARIE (Pierre BAREYRE)  
André ROUSSARIE nous a quittés le 18 décembre dernier. Ancien élève de l’Ecole Normale Supérieure de Saint-Cloud et major du DEA de physique des particules, André a rejoint en 1968 les physiciens du service de physique des particules du CEA. Son talent et sa fougue se sont aussitôt exprimés, au cours des années 70, dans sa participation à une expérience de physique des particules auprès du synchrotron Saturne. Au moyen d’un spectromètre équipé de chambres à étincelles et d’un ensemble de compteurs à scintillation, André a mesuré dans son travail de thèse la désintégration du méson η’ en Π+Π-η, ce qui lui a permis d’établir que le spin du η’ était égal à zéro. L’expérience, dans son ensemble, a favorisé l’éclosion de trois autres thèses sur le méson η’ dont celle d’Hélène Marcuard qui deviendra dans le même temps Madame Roussarie. Par la suite, André a contribué successivement aux expériences de physique des particules qui ont marqué deux décennies : Dès 1977, il a rejoint l’expérience WA11 au CERN et a contribué à la mesure de la production des mésons J/Ψ, Ψ’ → µ + µ - dans les collisions p-Be à 175 GeV/c. A partir de 1979 André a fait un séjour de deux ans à Stanford (USA) auprès des collisionneurs SPEAR et PEP. Il eut une contribution essentielle aux résultats sur la production des paires de pions dans les collisions photon-photon. A son retour en 1981, il a rejoint l’expérience UA2 auprès du collisionneur SppS du CERN qui a découvert, simultanément avec UA1, les bosons W et Z°. Il a assuré la direction du groupe à partir de 1983. Sa dernière contribution fut dans ALEPH auprès du collisionneur LEP (e+e-) du CERN, expérience dans laquelle il s’est fortement impliqué dès 1986. Il a dirigé le groupe de Saclay, l’amenant à jouer un rôle important dans les analyses de physique, après la phase de construction du détecteur. Il a coordonné le groupe de physique « Saveurs lourdes→leptons » et a proposé une méthode de mesure précise de la masse du boson W produit à LEP 200 dans le cadre du groupe de travail « Hautes luminosités à LEP ». André a toujours eu à cœur d’endosser les responsabilités importantes que ses pairs et son laboratoire lui confiaient sans relâche : - Membre du Conseil scientifique et technique de la physique des particules à Saclay (CSTS) - Organisateur des journées de prospective, « la physique des particules à l’horizon 2000 » au Dapnia Saclay - Membre du comité des utilisateurs du CERN - Membre du comité Européen pour les accélérateurs futurs - Président particulièrement actif de la division « Particules et Champs » de la Société Française de Physique, et membre de la commission des grands prix de la SFP Son activité intense, liée à son travail à Saclay, aux déplacements fréquents au CERN, et à ses responsabilités multiples, a brusquement conduit à un accident de santé en 1996 ; son état en fut durablement altéré, ce qui l’a contraint à renoncer complètement à ses activités de physicien. Dès lors, c’est dans sa maison de Maincourt qu’il a déployé son énergie auprès d’Hélène et de ses enfants. Nous n’oublierons pas l’excellent physicien que fut André, sa profonde motivation pour la physique, sa personnalité chaleureuse, son optimisme, sa fougue, et sa générosité. Nous adressons nos condoléances à Hélène et ses enfants, Marie-Laure, Jean-Pierre et Claire. Pierre Bareyre
E. De-laborderie, dépêche du 23/01/2008

 

Retour en haut